Retraite, une réforme nécessaire et nécessairement équitable
En cette rentrée 2010, alors que la réforme du système de retraite est le principal sujet de préoccupation de nos concitoyens, le groupe Agir Pour Créteil souhaite contribuer au débat et rappeler les enjeux réels de cette réforme importante et nécessaire.
• Les caisses de retraite sont lourdement déséquilibrées et cela va s'amplifier. Ce déficit est financé par de la dette, c'est-à-dire par nos enfants, ce qui est lâche, injuste et économiquement suicidaire, comme peuvent en témoigner les Grecs.
Le rééquilibrage, privé / public de ces caisses est incontournable.
• Le système par répartition que nous connaissons (hérité du régime de Vichy), qui devra de plus en plus être complété par d'autres modes de financement des retraites, prévoit que ce sont les actifs qui payent pour les retraités, ce qui le rend dépendant des évolutions démographiques. Aussi, pour éviter de diminuer les pensions ou d'augmenter les cotisations, l'allongement de la durée de cotisation reste le meilleur choix, surtout dans un contexte où la santé des sexagénaires s'améliore d'année en année. C'est ce qu'ont fait tous nos voisins. Rappelons qu’après la réforme de 1981, l’espérance de durée de retraite moyenne était de 12 années, contre 19,5 années actuellement ; après la nouvelle réforme, elle sera de 20,5 années en 2020. Le progrès social n’est donc pas interrompu.
• Le gouvernement œuvre dans l'intérêt des Français et dans un souci d'équité, par exemple en harmonisant les taux de cotisation du secteur public sur celui du privé, en prenant en compte la pénibilité du travail et les carrières longues, ou encore en augmentant le nombre maximal de trimestres de chômage non indemnisé en début de carrière pour les jeunes en situation précaire. Les mesures proposées visent aussi à améliorer la situation des femmes, notamment en prenant en compte les indemnités de congés maternité dans le calcul des retraites.
Un combat dogmatique et archaïque
De son côté, la gauche se fourvoie en tentant de défendre l'erreur historique de François Mitterrand. Non, nous n'en serions pas là aujourd’hui si, à une époque où nos voisins amorçaient de courageuses réformes structurelles, la gauche n'avait pas, par pure démagogie électoraliste, abaissé l'âge de la retraite à 60 ans, puis imposé le système désastreux des 35 heures.
Il convient de rappeler que la plupart des caciques du Parti Socialiste, de Mme Aubry à M. Strauss-Kahn, en passant par Mme Royal, M. Hollande, M. Lang, M. Colomb, ou encore M. Bianco, ont tous fait partie des gouvernements de F. Mitterrand et sont donc coresponsables de la situation actuelle. Leurs interventions publiques récentes, aussi agressives que bouffonnes, sont donc bien mal venues et gagneraient à être plus constructives. Ce combat dogmatique et archaïque nous a d'ailleurs valu de nombreuses railleries dans la presse internationale.
Plus grave encore, le PS ne propose aucune mesure qui permette de rééquilibrer réellement les régimes de retraite. Au contraire, dans un nouvel accès de fièvre électoraliste, il ment aux Français en leur faisant croire que l'on peut conserver l'âge d'ouverture des droits à 60 ans, tout en distribuant encore de nouveaux bonus. Contrairement à ce qu'il prétend, aucune taxe sur les banque ou autre stock-options ne pourra abonder les caisses de retraite à hauteur des dizaines de milliards d'euros nécessaires par an, sans parler des conséquences désastreuses sur l'emploi si un tel plan devait être mis en œuvre.
Nos enfants étant déjà endettés par les erreurs de la gauche, qui celle-ci pense-t-elle faire payer ? Nos petits-enfants ? Nos arrière-petits-enfants ?
Thierry HEBBRECHT
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